Les monarques français se rêvent en chef de guerre - Michel Villeneuve

Les sept derniers soldats morts en Afghanistan complètent une liste de plus 40 disparus dans cette guerre lointaine dont personne ne sait au juste quels en sont les enjeux. Il est, en effet, difficile de dire que ces soldats sont morts pour défendre la patrie contre une agression sur ses frontières, ni même pour défendre un empire colonial.

Est-ce pour répondre à des résolutions de l’ONU ? Peut être ! Mais pourquoi est-ce toujours l’armée Française qui est sollicitée ou qui devance l’appel (au Liban, en Bosnie, au Rwanda, en Côte d’Ivoire, Libye, etc.…) ? Est-ce la vocation de la France de guerroyer sans cesse ou bien est-ce un besoin des dirigeants français de s’habiller en chefs de guerre. De Louis XIV à nos jours bien peu ont su résister à une posture guerrière.  C’est à mettre au crédit de Charles de Gaulle et de Jacques Chirac d’avoir refusé des aventures militaires ou d’avoir mis fin à des conflits.

Les guerres ont en général quatre causes principales:

1. une menace d’invasion aux frontières,
2. la défense d’intérêts économiques,
3. le besoin de masquer des difficultés intérieures en provoquant un réflexe de défense nationale,
4. le besoin d’un chef d’état de se valoriser sur le plan militaire.

Comme on ne se trouve pas dans les trois premiers cas il est probable qu’on se trouve dans le dernier.

Si la guerre d’Irak a sauvé la deuxième élection de Georges W. Bush pour la présidence des Etats Unis il est peu probable que celles d’Afghanistan ou de Libye sauveront la candidature de Nicolas Sarkozy, l’an prochain.

En attendant ce ne sont pas seulement des millions d’euros qui s’envolent en fumée alors qu’ils seraient plus utiles au redressement de l’économie du pays, mais surtout des soldats français qui laissent leurs vies dans ces combats.

Michel VILLENEUVE,

Porte-parole Scientifique de Génération Ecologie