Ethique et responsabilité - Pierre Piève

 

Un parti, fut-iil écologiste, doit faire preuve de discernement, et pour être crédible et responsable ne doit pas laisser flotter sa pensée au gré des évènements (devenir antinucléaire après l'accident du Japon, ou demander le retrait immédiat des troupes en Afghanistan après chaque perte militaire). 

De même, il doit faire preuve de discernement en évitant les opinions de principe et de conviction, qui ne sont le plus souvent pas applicables dans la réalité économique, et ne serve que la démagogie d'opinion. 

Au contraire, ce sont les positions de responsabilité et d'éthique que se doivent de mettre en avant les partis qui ne sont pas au gouvernement, fussent-ils écologiques : 

Nous en sommes bien loin avec l'intégrisme EELV, qui n'affiche que des positions extrêmes, de combat, et de fermeture, où le compromis n'existe pas. 

Pour s'affirmer comme un parti responsable, et se désolidariser entièrement de ce parti extrême, qui d'ailleurs ne parle plus d'écologie, notre mouvement, Génération Ecologie doit continuer à s’aligner sur ces principes simples, que je vais illustrer au travers de l'exemple de l'énergie. 

Sur ce thème, il faut au préalable poser la question de notre dépendance énergétique, et celle du niveau de nos émissions carbones, et intégrer ensuite le fait que chaque grand projet d'éoliennes ou de champs photovoltaïques suscitent des levers de boucliers, venant surtout d'associations écologiques (la dernière en date venant de Lungo Mai, pour des serres photovoltaïques en Crau), suivi de l'abandon de ces projets par les promoteurs, découragés par ces obstacles ; il en est d'ailleurs de même pour le grand projet d'éoliennes sur nos côtes Ouest, combattus férocement encore par pêcheurs et écologistes. 

Toujours dans ce domaine, il faut essayer de sortir de cette philosophie du tout subventionné, qui en ces périodes de faillites généralisées, devient une ineptie économique profitable surtout aux allemands et aux chinois : 

Et, avec cet état d'esprit, nous nous honorerions de saluer au passage la politique du gouvernement qui instaure des politiques plus intéressantes pour notre économie verte puisqu'elles vont favoriser les entreprises françaises sur les appels d'offre, (éoliennes du grand Ouest), et permettre de développer enfin une technologie française sur les photovoltaïques. 

Voilà me semble-t-il les éléments à prendre en compte pour aborder ce débat sur l'énergie, et se fixer dans ce cadre des objectifs ambitieux, mais réalistes sur les objectifs d'énergie propre à atteindre. 

Bien évidemment, il ne s'agit pas de tomber dans le « béniouiouisme », et il n'est pas interdit de faire des propositions plus audacieuses, pour tangenter les objectifs du Grenelle : mais sans oublier, je le répète, que nos déficits abyssaux ne nous permettent plus de balancer de belles idées sans démontrer qu'elles ont un minimum de rentabilité à terme !

Voilà ce que Luc Ferry appelle l'éthique de la responsabilité, une philosophie que nous nous efforçons de faire notre.

 


Pierre PIEVE

membre du Conseil Exécutif Génération Ecologie

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