La crau en danger
De toutes les agressions que subit l’environnement dans notre département, celles qui touchent notre plaine de Crau sont parmi les plus préoccupantes. Rappelons que la Crau est une vaste plaine, dernière plaine steppique de France, et dont les caractéristiques de la faune et de la flore constituent un réservoir unique de la biodiversité !
Il y a, bien sûr, la décharge d’Entressen, qui recevait depuis le début du vingtième siècle les poubelles de Marseille, la décharge la plus polluante d’Europe, et a longtemps causé les plus grands dommages, à la nappe phréatique, et à tout l’environnement immédiat !
Mais le pipe line qui a déversé plusieurs centaines de mètres cubes de pétrole en 2009, dans la réserve naturelle des Coussouls, a fait aussi des dégâts bien difficiles à évaluer.
Ces deux problèmes majeurs ne subsistent plus aujourd’hui, mais longtemps encore, et malgré les réhabilitations entreprises, les séquelles de ces pollutions laisseront des traces, dans la nappe phréatique, mais aussi sur la nature et la biodiversité environnante.
Restent quand même, d’autres agressions, beaucoup plus insidieuses et néfastes, et qui ne doivent rien au passé, puisqu’elles sont l’œuvre de décisions politiques actuelles. Je veux parler de cette urbanisation frénétique qui guide l’action des élus de Salon, Miramas et Saint Martin de Crau en particulier : chaque jour qui passe voit l’annonce d’un grand projet commercial, industriel ou d’habitation dans ces communes dont les Maires ne semblent avoir comme objectif principal que la bétonisation et l’accroissement de la population !
Bien évidemment ces programmes déjà réalisés ou programmés sont un véritable cancer pour cet espace naturel, de la Crau : mais ils mettent aussi en danger les activités ancestrales d’élevage ovin, ou même d’agriculture raisonnée, qu’il faudrait au contraire promouvoir, au nom du « consommer local » dont se gargarisent ces mêmes élus locaux.
Un autre problème majeur et tout aussi néfaste est apparu au grand jour récemment, avec l’autorisation donnée par les pouvoirs publics, à l’organisation d’une « rave », qui pour le coup, a vu quelques milliers d’illuminés venir ravager pendant trois ou quatre jours, un espace, privé, réservé aux moutons et à la nature : dans ce cas, c’est l’Etat lui-même qui a démissionné, et qui n’a pas organisé la protection des ces hectares de nature.
Comme à son habitude d’ailleurs, puisque les camping-cars, caravanes, motos et autres quads circulent tout à fait librement dans ces zones protégées, à longueur d’année, sans jamais être dérangés par la maréchaussée.
En ce début de vingt et unième siècle, avec toute la conscience écologique ambiante, des hommes, décideurs et responsables, locaux le plus souvent, continuent de prendre des décisions qui participent à la destruction de notre environnement !
Le rôle d’un parti écologique responsable doit être de dénoncer ce genre de situation, de proposer des alternatives positives et réalistes en matière d’environnement, de soutenir les associations qui se battent pour maintenir ce patrimoine …. Ce serait beaucoup plus crédible et efficace que de manifester contre le projet « ITER », ou de se compromettre dans des alliances lucratives au sein des collectivités locales !
Pierre PIEVE
Président GE 13