Forages en Méditerranée occidentale et intégrisme écologique

Publié le par Génération Ecologie 13

 

Il est dommage que certains écologistes dits « intégristes » se comportent comme des hommes politiques qui n’étant spécialistes de rien font autorité sur tout, sans tenir compte de l’avis des spécialistes.

Un des cas les plus évidents est celui des forages en Méditerranée occidentale rejetés en bloc par certains écologistes car assimilés à des recherches sur les « gaz de schistes » alors que ces forages ont des buts très variables.

Premièrement les recherches sur les « gaz de schistes » se font pour le moment à terre.

Deuxièmement il y a des forages pour la recherche scientifique comme c’est le cas de celui du Golfe du Lion (prénommé « Gold »). Ce forage est destiné a compléter les missions précédentes sur la structure des marges de la Méditerranée occidentale lesquelles ont fait l’objet d’une « sismique » profonde (jusqu’au « Moho »), il y a deux ans. Vu le prix de ce futur forage (130 à 180 millions d’euros) les compagnies pétrolières seront sollicitées car le budget de la recherche ne permet pas des opérations aussi coûteuses.

Troisièmement les recherches pétrolières au large de Marseille et de Toulon effectuées par la compagnie britannique « Melrose » ont pour but de trouver des gisements pétroliers conventionnel. Cela demande effectivement une réflexion sur les « enjeux et les risques » de cette recherche à but industriel.

La Méditerranée occidentale qui s’est créée il y a 25 millions d’années environ par le dérive du bloc « Corso-Sarde » vers le sud, s’est remplie par les sédiments venus des fleuves côtiers et principalement par le Rhône. Il y a 6 millions d’années l’eau de la Méditerranée a subitement disparue (crise messinienne) et le sel qui s’est déposé à constitué une couche dépassant parfois 1 km d’épaisseur. Puis la Méditerrané s’étant remplie à nouveau, les fleuves ont continué à déverser leurs sédiments jusqu’ aujourd’hui.

Les recherches pétrolières ont donc pour but de traquer la matière organique déversée par les fleuves antérieurement à la crise « messinienne », donc sous la couche de sel. Les endroits propices à des pièges pétroliers sont la zone de transition entre la marge continentale et le fond géologique marin. Cette zone se situe à 50 km au large de Marseille et à 25 km au large de Toulon.

L’enjeu est de savoir, d’une part, s’il existe des gisements pétroliers (enjeu industriel) sur la marge française et, d’autre part, de connaître la nature des sédiments (enjeu scientifique) pour valider les études sismiques effectuées par les pétroliers mais aussi par l’IFREMER.

Le risque  c’est, qu’en cas de découverte d’hydrocarbures (rien n’est moins sûr), de ne pas savoir contrôler le forage à travers la croûte de sel ce qui pourrait entraîner une marée noire comme récemment dans le golfe du Mexique.

Tout cela ne peut pas être refusé en bloc d’un revers de main mais doit être examiné scientifiquement. Dans ce cadre, je répondrai aux questions des auditeurs de « Radio Dialogue », le lundi 30 janvier prochain, de 11 heurs à 12 heures.

On peut être écologiste et en même temps objectif et responsable.

 

 

 

Michel VILLENEUVE,

Porte-parole  de Génération Ecologie

Publié dans énergie

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