Tunisie : la fin du « statu quo » de l’après guerre froide.

Publié le par generation-ecologie-paca.over-blog.com

Depuis la fin de la « guerre froide », un soir de novembre 1989, au pied du mur de Berlin, s’est établi sur le monde un « statu quo » en faveur du vainqueur : le capitalisme.

Ce « statut quo » c’est que les peuples, faute d’une alternative possible, doivent subir l’ultralibéralisme et le capitalisme comme seule politique possible (y compris en Chine et à Cuba). Moyennant  quoi, les vrais bénéficiaires de cette société capitaliste n’ont plus à faire les efforts qu’ils consentaient auparavant pour éviter que des pays exclus des bénéfices du capitalisme ne se rangent dans le camp du communisme.

 

La plupart des régimes, dictatoriaux ou non, pouvaient donc dormir tranquille par le seul fait que les peuples n’avaient pas d’autre possibilité que de les accepter sans réagir.

 

La révolution tunisienne vient de montrer que même sans une alternative idéologique, les peuples, à l’instar du peuple français en 1789, pouvaient se rebeller contre les injustices en dehors de toute idéologie. Il est donc probable que d’autres suivront cet exemple.

 

Dès lors il ne reste aux dirigeants des pays capitalistes que deux solutions : 

ü  soit partager un peu de la richesse du pays qu’ils monopolisent,

ü  soit créer un autre conflit idéologique pour remplacer l’ancien conflit Est-Ouest.

 

La crise économique a montré que les possédants n’avaient aucune envie de partager avec quiconque une miette de leur gâteau. Dès lors, il ne reste plus aux dirigeants qu’à trouver un nouveau conflit du type de celui qui entretenait la guerre froide. Par exemple un conflit entre les civilisations ou entre les religions.

 

Dans cette hypothèse le conflit avec Al Kaida et Ben Ladden peut être très fructueux pour justifier de nouvelles interventions militaires et surtout pour détourner l’attention des peuples de la dégradation de leur pouvoir d’achat et de leur condition de vie.

Apparemment et malgré tous les efforts déployés par les gouvernements en place, ce type de conflit ne semble pas très porteur et n’a pour effet que de gonfler les urnes en faveur des nationalistes extrémistes.

 

La révolution tunisienne, loin d’être un conflit social interne, n’est que le signe avant coureur d’une prise de conscience générale : la défaite de l’idéologie communiste face au capitalisme ne s’accompagne pas obligatoirement d’une résignation éternelle des exclus du système.

 

La révolution tunisienne, c’est l’annonce que les ultra-possédants devront lâcher du lest sous peine de se retrouver aux premières loges d’un conflit politique et économique.

 

France Gamerre

Présidente d’honneur Génération Ecologie

Publié dans Chronique des temps

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